Porto

Publié le par stefisa

Mardi 13 octobre.
Se doutant que le stationnement n’est pas évident pour les CC nous entrons dans les GPS les coordonnées d’un parking à quelques kilomètres de la ville.

A la sortie de l’autoroute, le GPS nous amène dans une ruelle  pavée, très en pente (10%) et annonce un sens interdit 300 m plus loin. Stef est confiant et me dit que le parking doit être avant alors on s’engage : ça descend beaucoup, puis ça tourne, ça descend encore et là, sens interdit. Stef  tourne à gauche devant un petit passage piétonnier  entre un poteau et le panneau de sens interdit. Je descends du CC pour le guider dans le demi-tour. Je lui crie « Stop ! » à quelques centimètres du panneau, mais il est coincé par le poteau de devant, donc impossible de braquer.  Avec  quelques centimètre de marche arrière supplémentaires – ceux-là même laissés pour la marge de sécurité, Stef réussira à braquer et à passer ce maudit poteau. Mais la pente est très raide, le CC très lourd et malgré un démarrage au frein à main, le CC recule … Ah, je crains pour les vélos accrochés à l’arrière, mais Stef s’arrête aussitôt. Alors je lui crie «  appuie à fond sur l’accélérateur » et, pied au plancher, il réussit à remonter le CC, je lui hurle dans un souffle : « continue, continue, t’arrête pas, tu me reprends là-haut ».  Ca sent le caoutchouc mais, ouf, après avoir entendu un drôle de bruit, je suis soulagée de voir le CC partir sans dommage. Et, de là où je suis, je vois en contrebas, ce qui semble être un parking dépourvu de barrière, en bord de mer et à côté d’une aire de jeux.
 Bref, une petite frayeur qui nous aura permis de dénicher une superbe place que l’on quittera plusieurs jours plus tard. Quant à celle que l’on cherchait au départ, rien à voir : laide, bruyante qui n’est autre qu’un parking à camion. Nous stationnons plus exactement à Afurada, plus en aval que Porto et sur l’autre rive du Douro, avec vue sur le fleuve, l’océan et le coucher de soleil : endroit idéal pour nous à quelques coups de pédales de Porto d’un côté, des plages de l’autre.



Ce que l'on avait pris la veille pour un marché aux poissons à côté de notre stationnement se révèle être un grand lavoir récent (2003) où l’eau coule en permanence en se répartissant dans une dizaine de bassins de tailles inégales. Accompagnée de Coline, je vais les bras chargés de linge sale dans le lavoir, mais je me fais aussitôt « refouler » gentiment par une femme qui me dit de revenir « a la tarde a 1 ora». Je comprends qu’elle va le laver…le lavoir.

On passera l’après-midi à Porto, gagné après une vingtaine de minutes en vélo. On visitera finalement peu de choses, la ville s’étalant sur une colline, et la nôtre de Coline étant pressée de gagner un parc (Palacio de Cristal) que l’on nous avait indiqué pour ses jeux (très vieillots et mal entretenus). On revient au CC à la nuit tombante.

 

Jeudi 15 octobre, je retourne au lavoir malgré quelques hésitations devant une pub (placée sur l’essuie-glace du CC) pour une laverie automatique. Mais je persiste à faire « locale » et m’introduit dans l’antre féminine. La plupart de ces lavandières sont âgées (60-70 ans), certainement conservatrices à préférer laver à la main plutôt qu’en machine … (je les imagine pestant contre  ces machines qui ne frottent pas et ne savonnent pas  chaque pièce du linge qu’elles ont en charge)  mais pas dépassées pour autant – sortant, entre le savonnage d’un tapis et d’un drap, un téléphone portable dernier cri. On m’indique une place mais une autre femme intervient ; la 1ère élève le ton et semble ne pas devoir être contredite. Alors je me mets là où son doigt semble m’indiquer. Ne me sentant d’abord pas très à l’aise, je prends mon temps, observant du coin de l’œil leurs gestes si machinaux …(malgré tout !) mais tout le Portugal ne lave pas à la main car une touriste portugaise, armée de son appareil photo leur parle, leur faisant part – me semble-t-il  - de son étonnement – d’autant plus grand qu’elle me voit alors accompagnée de Coline m’ayant rejointe entre-temps et donnant du cœur à son ouvrage (à savoir le savonnage et frottage – avec la brosse-  de ses culottes et des affaires de bébé). Mais quelques vingt minutes plus tard, revoilà la même femme que la veille qui s’apprête à faire ce qui semble être la vidange quotidienne.

 

Nous profitons des aménagements tout le long du littoral (pistes cyclables et piétonnes) pour rejoindre l’océan (car nous étions au bord du Douro), Loane en poussette et Coline à vélo (et les adultes à pieds) : une belle promenade d’une petite heure (bravo Coline pour le pédalage), pour atteindre les premières plages. Avec quelques forces supplémentaires, on aurait pu continuer étant donné que la piste est aménagée sur 15 km. En voyant ses aménagements ainsi que le club d’aviron sur le Douro, j’ai une petite pensée pour PYT qui se plairait certainement dans cette région, à moins qu’il soit devenu frileux après ces quelques années aux Antilles.

 Pas de baignades ce coup-ci car il y a pas mal de vagues et l’eau commence à être fraîche.


Après notre balade, je retourne, tard dans l’après-midi, finir la lessive entamée le matin. En rentrant dans le lavoir, on m’indique à nouveau ne place en me précisant bien «  para lavar » car le rinçage s’effectue dans un autre bassin, plus petit, réservé uniquement à cet effet.
Dans la nuit, de terribles rafales de vent me réveillent et je me souviens d’avoir eu raison d’insister auprès de Stéphane pour lui dire de mettre des pinces à linge sur son pantalon fraîchement lavé et qui n’était pas sec au moment de se coucher. Mais n’arrivant plus à dormir, je constate que certains poteaux tenant le linge sont à terre et que plusieurs de nos vêtements (les seuls encore accrochés cette nuit là !) sont disséminés sur la plage. Je sors rapidement récupérer les affaires : toutes sont sèches, même pas humides. Malgré la nuit et le vent, il fait plutôt doux dehors.

Nous passons la journée de samedi 17/10 à Porto et sillonnons essentiellement le quartier ancien, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO (je me demande d’ailleurs comment sont sélectionnés les monuments, quartiers ou villes). Toujours est il que Porto est une ville avec beaucoup de charme dans sa globalité, tout particulièrement vue de l’autre rive du Douro d’où l’on peut voir les barques et les barriques de Porto, les maisons colorées et les différents monuments de la ville. De l’intérieur, passé les quais touristiques, on est frappé par la vétusté d’un grand nombre d’habitations en plein centre ville.




En ce dimanche 18 octobre, nous comptons reprendre la route dans la matinée mais sommes bloqués par le passage du marathon (ou semi ?) de Porto. Après cet effort physique (applaudissements pour encourager les coureurs, et plus particulièrement les coureuses avec Coline), nous reprenons la route pour remonter la vallée du Douro.

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