Le Péloponnèse (2)
Samedi 13 mars, le temps a changé par rapport à la veille ; grisaille et pluie légère nous accompagnent pour la visite du site de Mystra, ville fortifiée byzantine, tout comme Monemvassia, mais qui, contrairement à la précédente, n’est plus qu’une ville fantôme en ruines.
Seules les églises ont été épargnées par les différents conquérants de la cité. Quelques restaurations en cours (site classé de l’UNESCO) redonnent de l’éclat aux différents édifices religieux. On arpente ainsi le site davantage pour la beauté de son décor, où les pierres en ruines côtoient de chatoyantes fleurs des champs, que par le côté historique ou religieux qui nous fit cruellement défaut : pas de visite guidée, un unique plan des édifices à voir et quelques panneaux explicatifs sommaires.
On passe par le centre du Péloponnèse, à Tripoli, où nous faisons une recherche de GPL (La station est fermée en ce samedi après-midi) : on attendra Athènes.
Nous avions prévu de visiter le site de Mycène le lendemain mais les prévisions météo n’étant pas bonnes, on abandonne l’idée de faire cette visite sous la pluie et nous dirigeons directement vers la ville de Nauplie (ou Naufplio). On s’arrête quelques kilomètres avant, au fond du golfe Argolique, devant un canal où de petites barques de pêcheurs vendent leur pêche du jour. Coline profite de l’aire assez originale juste en face : des routes et des panneaux indicateurs mis à la portée des enfants pour les sensibiliser à la prévention routière. Nous passons la nuit sur place puis gagnons Nauplie le lendemain. On se gare sur l’immense parking du port et attendons toute la journée la fin de la pluie. On fera une brève sortie qui sera écourtée par une nouvelle averse. Le lendemain, les conditions sont meilleures pour découvrir cette ville où des cars entiers ne cessent de débarquer des touristes. Pourtant, c’est loin d’être notre coup de cœur du Péloponnèse. La ville est tout de même appréciable, mais tellement différente de ce que nous avons vu ces deux dernières semaines. Le bord de mer est plein de restos et bars avec terrasses donnant sur le golfe et son îlot sur laquelle se trouve un fort.
Les ruelles de la vieille ville, fleuries et colorées, sont agréables à parcourir. On quitte la ville dans l’après-midi pour découvrir le site de Tirynthe, autre site mycénien (étant donné que nous avons manqué Mycène). Pas de chance, nous arrivons à 15h15, un quart d’heure après la fermeture (et oui, à l’heure d’hiver, certains sites ferment vraiment tôt). On ne verra rien des sites mycéniens, datant de 3000 ans…
On poursuit la route pour nous arrêter à Ermioni, après avoir traversé une nouvelle fois des routes sinueuses aux paysages sauvages de montagne et de littoral. A peine garés sur le port, nous profitons de la douceur et des derniers rayons du soleil pour faire une très belle promenade, tout d’abord le long du port niché au fond d’une anse, avec ses quelques bateaux de pêche puis le long de la pinède séparant la ville en deux. Nous ferons l’autre partie de la ville le lendemain matin sous un ciel bleu, permettant d’apprécier davantage ce petit port paisible.
On déjeune sur le port avant de prendre le bâteau pour Hydra, l’une des îles sardoniques. Après 20 minutes de traversée, nous accostons dans un charmant port au dessus duquel s’élève la ville avec ses maisons blanches et ses ruelles pittoresques.
On apprécie d’autant plus cette balade qu’elle se fait dans le plus grand calme puisqu’ici, il n’y a pas le bruit du moindre moteur (à part sur le port) ; une seule voiture circule sur l’île : celle permettant de collecter les ordures. Les charges lourdes se font à l’aide de charrettes à bras ou à dos d’âne (ou de cheval). On part donc à pied jusqu’au petit village suivant, lui aussi plein de charme et sentant bon le bien être et le calme, à côté duquel on trouve une petite plage sur laquelle nous nous posons à l’heure du gouter. Nous rebroussons chemin et profitons d’un coucher de soleil magnifique avant de reprendre le bâteau pour Ermioni, où nous resterons une nouvelle nuit.
Mercredi 17 mars, nous reprenons le camping-car en direction de la presqu’île de Méthana. Sur la route, une succession de paysages éblouissants, permettant de découvrir les îles saroniques : Hydra, visitée la veille puis Poros, à quelques centaines de mètres au large de la ville de Galatas. On s’arrête dans la ville de Méthana, déjeunons et cherchons des informations sur les curiosités du coin, c'est-à-dire les bains soufrés et le volcan. On se dirige à l’odeur (d’œuf pourri !) vers l’établissement thermal, mais celui-ci est fermé pour travaux. On reprend le CC pour faire la petite balade au pied du volcan. Après de nombreux détours, on trouve enfin le départ du sentier tant recherché. On suit alors Coline, toujours prête à ouvrir le chemin lorsqu’il y a des balises (des indices à chercher). On contourne le volcan et empruntons des chemins recouverts d’énormes blocs de pierre marquant les dernières éruptions. On aperçoit, au loin, ce qui nous semble être Corynthe ou Athènes.
A la fin de la grimpette, on s’attendait à trouver le classique cratère ; et là, nous empruntons un passage étroit entre quelques blocs de pierres et nous entrons dans une sorte de cheminée aux parois verticales impressionnantes.
Compte tenu de la physionomie du site, il semble s’agir d’un volcan de pierre et non de lave et la « cheminée » dans laquelle nous sommes entrés devait être celle par laquelle les pierres jaillissaient. La géologie et nous faisant deux, on arrêtera là nos interprétations.
Pour reprendre des forces nous prendrons un très bon repas bien complet, de l’apéro au gâteau, d’autant plus que c’est l’anniversaire d’Isa.
Le lendemain matin, nous resterons sur place, sur l’aire de jeu à côté du port, en compagnie d’un couple de suisses rencontrés la veille. Petite devinette : comment s’appelle la femme, habitant dans les montagnes suisses… et oui, c’est bien Heidi qui nous avons rencontrée, accompagnée de Jean et de leurs 2 enfants, Aimé et Ulrho. On discutera longuement avec eux, commençant un périple de 6 mois en camping-car, avec pour principale destination, la Turquie. Nous repartons pour le site d’Epidaure, que nous visitons l’après-midi. La partie la plus impressionnante du site est son théâtre, dans un état de conservation exceptionnel. Les gradins permettant d’accueillir les 12000 spectateurs sont quasi intacts. On profitera des artistes de passage (d’autres touristes) pour apprécier l’acoustique du site.
A côté se trouve les ruines du sanctuaire d’Asklipios, le premier hôpital de l’Antiquité. De nombreux travaux sont en cours pour rendre un peu plus parlantes ces ruines ; ici comme sur d’autres sites, les murs et les colonnes réapparaissent.
C’est toujours le même problème est-il préférable de voir des ruines de 50 cm de haut et d’essayer de se représenter les bâtiments ou vaut-il mieux les reconstruire en mélangeant les pierres retrouvées sur place à de nouvelles pour compléter le puzzle ?
Vendredi 19 mars, nous quittons le Péloponnèse en passant au dessus du canal de Corinthe, pour prendre la direction d’Athènes.